La déforestation
4 05 2007On a tous grandi avec cette image de la foret amazonienne qui se réduisait comme une peau de chagrin. On s’est tous demandé comment faire pour endiguer ce fléau…
La conversion de la forêt en pâtures pour les bovins détient la triste palme d’or de la déforestation amazonienne. Les principaux responsables sont les grands barons de la viande, qui possèdent des ranchs de mille hectares ou plus. La viande de bœuf est principalement destinée à l’exportation (approvisionnement à bon marché des fast-foods d’Amérique du Nord et d’ailleurs).
La deuxième place revient au défrichement pour l’implantation de cultures. En raison de l’inégalité foncière, au Brésil par exemple, 40% des sols les plus productifs appartiennent à des grands propriétaires qui ne représentent que 1 % de la population, un grand nombre de paysans poussés par la misère et l’absence de terres disponibles ailleurs se tournent vers la forêt.
Ils y pratiquent une agriculture de subsistance, tandis que des gros propriétaires et des firmes d’agrobusiness établissent des plantations commerciales sur une grande échelle, le plus souvent pour l’exportation (cacao, café, cacahuètes, coton, maïs, coca…)
L’exploitation agricole des forêts débute par le brûlage des arbres abattus, dont les cendres enrichissent la terre.
On installe alors des cultures où on y fait paître le bétail. Mais la terre est fragilisée. Dès lors, l’abondante eau de pluie qui s’infiltre dans le sol entraîne en profondeur les minéraux contenus dans les cendres. C’est le phénomène du lessivage. En trois à cinq ans, le terrain est épuisé… et les paysans sont contraints de détruire une nouvelle portion de bois.
Les Indiens locaux pratiquaient déjà une agriculture itinérante au brûlis. Mais celle-ci n’endommageait pas l’environnement, car ils espaçaient les terres cultivées et laissaient en jachères les terrains plus de 15 ans, ceux-ci avaient le temps de se restructurer. Les Indiens étant peu nombreux et la forêt immense, cet échange ne lésait ni l’un ni l’autre.
C’est l’exploitation massive et incontrôlée qui pose problème. L’exploitation minière est aussi responsable de la déforestation. Le sous-sol amazonien recèle des trésors : gisements de diamants, d’or, d’argent, de fer, de cuivre. Mais accéder à ces richesses nécessite un déboisement.
De plus, l’alimentation des fonderies nécessite d’impressionnantes quantités de charbon… avec du bois prélevé sur la forêt. L’Amazone et ses affluents représentent un potentiel d’énergie hydraulique sans égal. Mais la construction d’un barrage exige qu’une portion importante de la forêt environnante soit inondée.
Parmi les 136 grandes retenues d’eau que le Brésil projette pour 2010, 22 sont situées en Amazonie. Elles engloutiront 250.000 km2 de forêt, soit un territoire supérieur à celui de la Grande-Bretagne ! Le cas de l’Amazonie est-il une exception ? Loin de là ! Le déboisement est le véritable cancer des tropiques.
Mais suivant les continents, l’ennemi n°1 des forêts diffère : grands élevages et cultures en Amérique, industrie du bois en Asie, agriculture de subsistance en Afrique. Les forêts tropicales abritent pourtant plus de 50% des espèces animales et végétales de la planète.
La survie de ces formes vivantes d’une profusion exceptionnelle et souvent d’une grande rareté, est gravement menacée par la destruction de leur habitat. De par la complexité des liens qui unissent les espèces vivants en forêt tropicale, la disparition de l’une d’entre elles peut être suivie par de nombreuses d’entre elles, par une sorte d’effet domino…
Et n’oublions pas qu’au bout de la chaîne il y a l’homme…