Les pluies acides
4 05 2007Pluies acides, rien que ces deux mots glacent le sang… Pourtant le phénomène n’est pas nouveau. En effet, déjà au 18e siècle, le phénomène des pluies acides avait été observé en Grande Bretagne.
La formation des pluies acides correspond à un processus très efficace d’élimination des éléments polluants de l’atmosphère. Le dioxyde de souffre et le dioxyde d’azote se dissolvent en effet facilement dans les innombrables gouttes d’eau.
A l’intérieur de ces gouttes, ils se transforment, sous l’influence de l’ozone, respectivement en acide sulfurique et en acide nitrique. L’ammoniac, produit en grande quantité par l’élevage, est une autre source de pluies acides. Les bactéries du sol transforment cet ammoniac en acide nitrique qui se propage dans l’atmosphère.
C’est ainsi que les gouttes formant les nuages sont cent à mille fois plus acides que les gouttes d’eau de pluie « pure ». Si ces gouttes acides tombent sous forme de pluie ou de neige, les précipitations sont dites acides. La pluie pure ( l’eau de pluie naturelle, non polluée, qui tombe sur les îles lointaines), a un PH de 5,6.
Cette légère acidité résulte de la quantité de dioxyde de carbone, naturellement présent dans l’atmosphère, transformé en acide carbonique dans l’eau de pluie. Dans les régions où l’air est fortement pollué, la pluie peut devenir plus de 100 fois plus acide, à cause de l’énorme quantité de dioxyde de soufre et d’azote, tous deux transformés en acide nitrique et sulfurique.
Le smog, brouillard le plus acide a été enregistré à Los Angeles avec un PH inférieur à 2, soit près de dix mille fois plus qu’une goutte d’eau pure ! Comme les particules sulfatées des couches inférieures de l’atmosphère subsistent plusieurs jours, les pluies acides peuvent être facilement transportées à quelques centaines de km, voir à plus de mille km de la zone d’émission.
Le phénomène est dès lors un problème international, dont les effets sont surtout constatés en aval de la zone d’émission. C’est ainsi que la Scandinavie, très écologique, a du faire face à des pluies acides venant de Grande Bretagne, du bassin allemand de la Ruhr et d’autres parties de l’Europe occidentale.
En 1930 et 1960, le degré d’acidité des lacs suédois a presque centuplé. Depuis lors la situation ne s’est pas améliorée. En suède et en Norvège, les pluies acides ont causé la disparition quasi totale des poissons dans plus de 20 000 lacs. En outre de nombreuses forêts de conifères en ont également souffert.
A l’heure actuelle, néanmoins, de nombreux chercheurs considèrent cette Waldsterben, ou mort des forêts, comme un problème à facettes multiples, dans lequel des facteurs comme la pollution par l’ozone et l’accumulation de plombs dans le sol jouent un rôle.
Mais le dépôt sans cesse croissant de particules de soufre et de plomb sur la calotte glacière du Groenland, depuis le début de la révolution industrielle, prouve d’ailleurs que les polluants sont parfois transportés sur des distances incroyables.